Née le 4 août 1974, baignée par le soleil saoudien, Haifaa al-Mansour a profité du penchant libéral de ses parents pour mener à bien des études de littérature au Caire qui lui ont permis, une fois rentrée dans son pays d’origine, d’enseigner l’arabe et l’anglais dans une grande entreprise. Elle profite d’une expérience au sein du département communication de cette compagnie pétrolière pour découvrir, et se passionner pour le maniement de la caméra. Une grande réalisatrice naît alors, la première femme saoudienne à exercer cet art dans un pays où le cinéma est interdit. Ses premières réalisations sont des documentaires ou des courts-métrages, repérés par la critique mais encore confidentiels.
« Wadja » : Son premier long métrage
C’est avec son premier film intitulé « Wadja » et sorti en 2013 qu’Haifaa al-Mansour est révélée au grand public. L’histoire de cette fillette qui va braver les interdits pour apprendre la bicyclette dans un pays ultra-conservateur est nominé pas moins de 17 fois pour des grands prix internationaux et en obtient effectivement neuf. Créant la polémique en Arabie Saoudite, où l’intrigue se déroule, le film a ouvert le débat sur certains tabous, notamment ceux liés aux restrictions imposées aux saoudiennes, faisant d’Haifaa al-Mansour la voix des jeunes saoudiens. Pourtant, la réalisatrice ne souhaite pas être vue comme une rebelle cherchant à révolutionner son pays, mais simplement comme un témoin de l’évolution sociétale de son pays, qui se débat entre traditions et modernité pour se redéfinir.
Le nouveau film de la réalisatrice est attendu en France pour 2018 : il raconte l’histoire d’amour passionnée entre Percy Shelley, le poète, et Mary Wollstonecraft, future Mary Shelley et auteur de Frankenstein. Loin de témoigner des us et coutumes de son pays, ce film ne se veut pas moins militant car Haifaa al-Mansour affirme que cette histoire d’amour est la preuve que rien ne peut entraver la liberté et l’espoir des jeunes gens passionnés.